Rénover pour valoriser son hôtel : les axes à travailler
C’est dans l’air du temps, et cela va même devenir une « obligation » légale, puisque le décret tertiaire sur les consommations d’énergie impose 40% d’économies d’énergie d’ici à 2030 : il faut rénover, optimiser, améliorer, pour augmenter son chiffre d’affaire, et pour valoriser son bien. Petit tour des potentiels de croissance et des gisements d’économies qu’une rénovation va permettre de révéler…
Rénover pour optimiser la consommation d’énergie
Un hôtel a une consommation moyenne de 241 kWh/m2/an soit une facture de 21,6 €/m2/an (selon l’ADEME), avec des chiffres de consommation qui varient beaucoup d’un hôtel à l’autre, selon le nombre d’étoiles de l’établissement, et un facteur 3 entre les établissements à 2 étoiles et les palaces…
La transition énergétique appelée par le législateur est une source d’économies, à terme, non-négligeable. En premier lieu, et ce n’est pas un détail, les rénovations sont souvent subventionnées. Ensuite, c’est aux hôteliers de concrétiser ce gisement d’économies, car les clients d’hôtels ont généralement des consommations doublées à l’hôtel par rapport à leur comportement quotidien : les douches sont plus longues, les lumières restent allumées… C’est dire toute l’importance non seulement des rénovations en elles-mêmes, mais aussi de la pédagogie auprès de la clientèle.
Au plan des consommations énergétiques quotidiennes, les principales sources d’économie sont :
· Le chauffage
· La climatisation
· L’eau
· L’éclairage
Il convient d’ajouter également la rénovation des équipements et appareils de cuisine.
Un des axiomes qui guide les économies d’énergie est : Réduire, Recycler et Réutiliser. Il se traduit dans un hôtel par des investissements utiles tels que :
· Une bonne isolation thermique
· Un éclairage LED, des économiseurs et des disconnecteurs d’électricité couplés à des détecteurs de présence
· Une utilisation des énergies renouvelables, en particulier le solaire
Des rénovations peuvent être imaginées dans chaque pièce d’un hôtel : chambres, salle de bain, cuisine, buanderie, etc.
Parfois, des investissements intelligents peuvent se révéler très rentables comme :
· La décoration des chambres par des tons clairs, par exemple, limite l’usage de la lumière artificielle.
· L’installation de mousseurs sur les robinets de la salle de bain réduit de 50% la consommation d’eau.
· L’investissement dans une pompe à chaleur garantit 40% d’économie sur le chauffage
Agrandir mon hôtel
Une rénovation lourde peut consister à agrandir l’hôtel. Elle peut être verticale en ajoutant un étage supplémentaire, ou horizontale en étendant sa superficie. La première est recommandée pour les hôtels qui se situent en zone urbaine, la seconde pour ceux qui disposent d’un espace suffisant.
Le premier réflexe à avoir dans le cas d’un agrandissement est de consulter le PLU de la commune et les normes urbanistiques qui définissent ce qu’il est possible d’entreprendre (constructibilité, occupation des sols, hauteurs autorisées, etc.).
Ces investissements lourds doivent être accompagnés, là encore, d’une réflexion sur la consommation d’énergie. C’est l’occasion souvent de travailler sur l’amélioration de l’isolation du bâtiment, et d’installer des sources d’énergie renouvelables complémentaires.
Trouver les bonnes aides pour ma rénovation
Dénicher l’aide pertinente pour un projet de rénovation est parfois un parcours du combattant. Dans cet esprit, prendre conseil permet de gagner du temps.
Les régions
Les régions dans le cadre de projet de rénovation de lieux touristiques, comme un hôtel, peuvent contribuer à financer une partie des investissements lourds. À titre d’exemple, un hôtel de Lozère engagé dans des rénovations touchant la décoration, le mobilier, l’isolation et la sécurité incendie a pu obtenir une aide du Conseil Régional à hauteur de 10% de l’investissement global qui avoisinait les 500 000 euros.
De même, la région Rhône-Alpes propose des aides pour « créer, rénover, étendre, reconstruire un hébergement touristique » jusqu’à 180 000 euros.
En règle générale, toutes les régions et départements proposent des solutions financières pour aider l’industrie hôtelière dans ses projets de rénovation et d’innovation.
Le dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement à la Création ou la Reprise d’Entreprise), compétence des régions, soutient des projets dès le démarrage de l’activité (création ou de reprise d’entreprise).
La BPI (banque Publique d’Investissement) propose des solutions de financement pour aider les entreprises dans leurs premiers investissements. De même elle propose des «prêts Tourisme » (de 50 000 à 2 000 000 euros) pour les établissements contribuant à l’attractivité touristique.
Le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) permet aux entrepreneurs d’être accompagné par une entreprise. Cette dernière s’engage à vous fournir une aide particulière et continue (par exemple avec des moyens matériels et financiers). En échange d’un programme spécial sur la création d’entreprise, le CAPE propose des moyens matériels et financiers.
L’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) est l’organisme des subventions liées à l’environnement. C’est un organisme de l’Etat contributeur direct des « investissements verts ».
Les aides del’ADEME se présentent généralement sous forme de fonds ou d’appels à projets.Elle finance les études préalables, les investissements, les projets d’innovation liés à l’environnement et les actions qui relèvent du « changement de comportement », etc.
L’ADEME accompagne la mise en œuvre d’initiative en faveur de la transition écologique sous forme de services, conseils, aides et financements pour les entreprises.
Les CCI proposent aux entreprises de nombreux dispositifs pour préserver l’environnement, notamment au niveau local. Ils sont consultables sur le siteInternet des CCI.
À titre d’exemple, la CCI de l’Ain peut accorder une aide à hauteur de 15% des travaux éligibles (entre 50 000 et 200 000 euros) pour des dépenses relatives au confort de l’établissement, aux mises aux normes, aux équipements de loisirs, aux travaux dans l’espace restauration, etc.
Le "prêt hôtellerie" PPRH est proposé spécifiquement aux entreprises de l’hôtellerie, et peut aller jusqu’à 1 000 000 euros pour la rénovation de votre établissement. Les dépenses financées par ce prêt professionnel particulier concernent les travaux de rénovation et d’extension, les travaux de mises aux normes de sécurité et d’accessibilité, l’achat d’équipement, mobilier et matériel. Sont également concernés les investissements relatifs à la formation ou à la création d’un site internet. LePPRH est un crédit entreprise sur 7 ans, à taux fixe.
Entre les réglementations et le maquis (fécond) des aides, mener un projet de rénovation doit être bien préparé en amont. Un hôtelier n’est pas nécessairement un architecte. Il est donc hautement recommandé de se faire aider par des professionnels de la rénovation avant d’investir le moindre euro.