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Reuno-Memo

40% d'économies d'énergie d'ici 2030, est-ce réalisable?

À long terme, l’objectif de la France est d’arriver à la neutralité carbone en 2050. À moyen terme, la loi ELAN et son décret du 23 juillet 2019 dit « Décret Tertiaire », fixe la réduction d’énergie à 40% pour 2030 pour les bâtiments à usage tertiaire (commerces, bureaux, santé, enseignement, infrastructures collectives, cafés, hôtels, restaurants, E.R.P…

C’est un défi essentiel pour les propriétaires et exploitants hôteliers.

Mutations dans l’hôtellerie


Une obligation légale

La loi dite ELAN (Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) du 23 novembre 2018 fixe dans son article 175 des objectifs ambitieux, voire inatteignables pour les secteurs de l’hôtellerie professionnelle. :

"Parvenir à une réduction de la consommation d’énergie finale pour l’ensemble des bâtiments soumis à l’obligation d’au moins 40% en 2030, 50% en 2040 et 60% en 2050, par rapport à 2010."


Le secteur de l’hôtellerie doit impérativement intégrer la question de la durabilité dans son exploitation pour se conformer aux législations de plus en plus sévères.

Un impératif écologique

D’une manière générale, il s’agit de faire le maximum pour limiter les conséquences des changements climatiques à venir. Rappelons que le rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), publié en avril 2022, préconise d’inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, au niveau mondial avant 2025 afin de limiter des catastrophes en cascade. Les experts de l’ONU concluent : « Notre fenêtre d’opportunité se referme rapidement, et nous devons agir sans plus attendre si nous souhaitons un avenir vivable et durable pour tous. »

C’est un défi éthique et responsable pour l’hôtellerie.

Les pistes de travail

Les hôtels sont souvent très énergivores en électricité, en eau et en carburants fossiles. Aussi, de nombreuses mesures sont possibles pour économiser de l’énergie au quotidien. Cependant, elles seront à terme insuffisantes pour atteindre les objectifs fixés.

Économiser l’énergie au quotidien

Dans un hôtel, l’énergie est le deuxième poste de dépenses après l’emploi. Elle inclut :

• Le chauffage

• La climatisation

• L’eau chaude

• L’éclairage

Une amélioration dans l’isolation des bâtiments et la rénovation des équipements a un impact direct sur le chauffage et la climatisation. Par exemple, une nouvelle chaudière à condensation permet des économies d’énergie de l’ordre de 30% par rapport à une chaudière à gaz. De plus, l’entretien régulier des équipements, est aussi un gage d’économie sérieux.

Concernant l’eau chaude, il est possible de :

• Limiter sa température à 55 degrés

• D’isoler les conduites afin de préserver la chaleur

• D’installer des limiteurs de débit sur les robinets

De même, des économies substantielles en matière d’éclairage doivent être faites :

• Généralisation des ampoules LED

• Installation de détecteurs automatiques dans les lieux de passage.

• Utilisation de la domotique pour gérer les équipements

Utiles, voire indispensables, ces efforts d’économie sur l’exploitation ne seront pas suffisants pour atteindre les objectifs de 2030.

Une réflexion sur les bâtiments

C’est sur le bâti que la réflexion doit être menée en priorité. Dans un premier temps, il convient de prendre en compte que les « mauvais élèves » verront, la valorisation de leurs biens à la baisse. Le bâti mal conçu, mal isolé et mal rénové perd de la valeur.

La conception, la structure et la taille des bâtiments, mais aussi les pratiques architecturales ont une influence forte sur la consommation d’énergie et sur la valorisation potentielle.

• Plus l’hôtel est grand, plus il consomme

• Un hôtel qui a plusieurs dépendances consomme davantage qu’un hôtel « condensé »

• Les hôtels en construction, aujourd’hui, bénéficient de pratiques architecturales respectueuses de l’environnement (matériaux, agencement, etc.)

IL y a urgence à agir

Des efforts payants

S’il les hôteliers ont du mal à adopter une approche professionnelle qui mesure la rentabilité des actions entreprises pour réduire les dépenses d’énergie, ils sont de plus en plus conscients, ainsi que leurs clients, de l’importance d’adopter des pratiques nouvelles de durabilité tant dans la gestion que dans l’exploitation de leur hôtel.

Cette prise de conscience vient :

• Des clients eux même, citoyens de plus en plus concernés par l’urgence écologique

• Des hôteliers, soucieux de proposer un service à haute valeur ajoutée

• Des normes légales

Faire tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre les réductions d’énergie demandées implique que propriétaires et investisseurs soit convaincus que ces efforts porteront à termes des fruits en termes de rentabilité et de profits.

Pour agir, un audit énergétique est le préalable de toute action postérieure. Il permet d’établir la performance d’un hôtel et de prévoir les modernisations utiles.

Les architectes rivalisent de propositions pour construire ou rénover un hôtel en adéquation avec l’impératif écologique. Ils doivent concilier :

• Le respect de la loi ELAN

• Améliorer les performances écologiques tout en préservant la qualité de l’accueil

• Éviter l’explosion des charges d’exploitation tout en augmenter la valeur du patrimoine immobilier.

Des efforts collectifs

Les hôteliers ne sont pas responsables du dérèglement climatique. Le fait de faire peser sur le secteur une exigence lourde peut apparaitre démesuré. Elle ne pourra fonctionner que si l’ensemble des secteurs commerciaux et industriels amorcent « pour de vrai » le virage écologique.